Lutte contre la violence dans les établissements scolaires : le recteur évite le vrai débat et le ministère reste sourd !

28/11/2021

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Depuis plusieurs mois, les établissements scolaires de Mayotte sont témoins d’actes de violences à répétitions dans, et aux abords de leurs enceintes :

Régulièrement des affrontements entre bandes rivales ont lieu à l'intérieur et aux abords du lycéeGustave Eiffel à Kahani. Les 2.400 élèves sont régulièrement évacués...
A Bamana, un lycéen blessé dans une attaque au tournevis.
A M’gombani Un collégien poignardé par un camarade.

A Kaweni, à Tsingoni... d’autres agressions d’élèves ou de personnels sont récemment venues alourdir un climat scolaire déjà très dégradé.

La CGT Educ’Action Mayotte soutient les personnels et les parents d’élèves touchés par ces faits de violence et plus particulièrement nos collègues de Kahani.

La violence devient un fléau insupportable dans trop d’établissements scolaires. Les personnels et les élèves en sont les premières victimes. La sécurité des personnes et des biens devient une revendication légitime des personnels et des élèves de plus en plus affirmée. C’est pourquoi nous sommes intervenus à plusieurs reprises afin de soutenir les revendications de personnels en lutte suite justement à des actes de violence.

Pour la CGT Educ ’action, quatre domaines doivent être traités en urgence :

1°/ Le retour à la sérénité dans les établissements scolaires passe par une diminution des effectifs dans les établissements scolaires. Scolariser tous les élèves fait partie de nos valeurs, mais pas dans n’importe quelles conditions ! Le plan de construction scolaire prévoit un premier lycée vers 2024/2025. Entre temps, les établissements devront accueillir entre 4500 et 6000 élèves en plus dans le second degré et environ3000 dans le 1er degré à la rentrée 2022 ! Des mesures urgentes s’imposent pour éviter l’implosion de notre système éducatif en situation de détresse. Réquisition de plusieurs parcelles du conseil départemental par l’état pour créer en urgence des annexes « modulaires » pour réduire les effectifs dans les établissements surchargés et adsorber les effectifs des quatre prochaines années.

2°/ L’arrêt de la remise en cause constante des possibilités de travailler en petits groupes ou en classes"dites dédoublées" et la diminution des effectifs par division en collège et en lycée. La multiplication des incidents observés dans de nombreux établissements, principalement en classe entière, l’atteste. La politique actuelle de suppression d’emplois d’enseignants "tourne le dos" à l’exigence de résultats scolaires et génère une augmentation constante des problèmes d’insécurité dans les classes. La "chasse"aux économies budgétaires sur les moyens et emplois d’enseignement ainsi que de la vie scolaire conduit à une impasse pédagogique et éducative. Tout Mayotte doit être classé en REP+.

3°/ La satisfaction des besoins liés autour de la Vie scolaire par la création d’emplois supplémentaires (d’un véritable statut de l’AED). L’emploi de personnels formés, aux compétences reconnues, est une exigence incontournable. L’animation, la nécessité de favoriser et de développer une vie interne collégienne ou lycéenne dans les établissements exigent des mesures concrètes en personnels et en espaces dédiées à ces fonctions. La multiplication des personnels d’encadrement à statuts multiples génère des disparités problématiques. Le recours aux Service Civique et aux contrats PEC n’est pas une réponse adaptée aux besoins de la Vie scolaire. C’est pourtant la seule réponse, qui est souvent proposée aux personnels sur les revendications liées à la vie scolaire. Il faut rappeler que nous avons un ratio moyen de 190 élèves par assistant d'éducation contre 110 en métropole ! A lequel s’ajoute le manque d’une quinzaine de CPE pour assurer un bon fonctionnement de la vie scolaire dans les établissements !

4°/ La prise en compte de la réalité du travail de tous les personnels des établissements. Les pressions de travail exercées sur les personnels non enseignants, toujours en nombre insuffisant et mal remplacés, sont intolérables. Les difficultés de gestion de la vie scolaire et les complexifications administratives développent une forte tension sur les chefs d’établissement, en surcharge de responsabilité. Cette tension rejaillit négativement sur l’ensemble des personnels et conduit à un autoritarisme renforcé observé dans plusieurs établissements. Cela génère de trop nombreux conflits en interne qui se révèlent aussi à l’extérieur. Des actions et des recommandations sont à mettre en œuvre pour enrayer les crispations et éviter les conflits entre personnels afin de réduire drastiquement les risques psychosociaux.

Le Recteur évite le vrai débat et le Ministre reste sourd. Une réelle lutte contre la violence nécessite des personnels formés et en nombre. Le développement des moyens pour l’éducation prioritaire, la fin de la précarité pour les personnels, le développement des moyens pour l’accueil des publics spécifiques dans les écoles, collèges et lycées du département. Cela passe par l’application d’un plan d’urgence pour l’Éducation à Mayotte !

La CGT Educ’action Mayotte appelle donc l’ensemble des personnels du rectorat à faire grève et à manifester Jeudi 02 décembre devant le lycée de Kahani à partir de 9h00.

Mamoudzou, le 24 Novembre 2021
Bruno DEZILE pour le bureau CGT Educ’action Mayotte

L'équipe CGT Educ'action Mayotte

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